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Récit de quelques jours à Tokyo – Partie II

Après avoir passé une première journée à Asakusa, nous partons pour deux nouvelles journées de visite à la découverte des quartiers de Shibuya, Akihabara, et Shimokitazawa.

*

Deuxième jour – Balade à Omotesando, détour par le Palais Impérial et soirée à Akihabara

La nuit a été difficile, à cause de ce décalage horaire qui nous retourne la tête. Le manque de sommeil nous aura au moins permis de profiter du lever de soleil depuis notre chambre d’hôtel du onzième étage, et de découvrir les propositions télévisuelles japonaises (dont un mini dessin animé mettant en scène des jeunes cadres dynamiques déguisés en coquillages et crustacés – si quelqu’un a des informations sur cette série, je suis preneuse).

Pour cette première matinée à Tokyo, nous prenons le chemin d’Omotesando (considéré comme les Champs-Elysées locaux). Effectivement, les trottoirs sont larges, les boutiques sont belles et les gens sont bien habillés. Mais ce qui nous intéresse vraiment, ce sont les petites rues attenantes. Dès que nous quittons l’avenue principale, les rues deviennent plus étroites, composées de petits bâtiments de quelques étages seulement auxquels on peut accéder pas des escaliers extérieurs et entre lesquels sont anarchiquement posées des plantes en pot. Ici, un petit restaurant de ramen pour habitués, là-bas un magasin aux grandes vitres et aux vêtements épurés, encore un peu plus loin un café à la décoration scandinave aux grosses ampoules, et partout ces câbles qui pendent entre les immeubles. C’est un peu fouillis, ce n’est pas forcément toujours joli, mais sous un beau soleil d’hiver, le tout dégage une ambiance chaleureuse, qui donne envie de se poser à un coin de rue avec un thé afin d’observer les passants aller et venir toute la journée.

Rue du quartier, à deux pas de l’avenue Omotesando
Maison atypique à Cat Street, rue commerçante du quartier, truffée de boutiques tendances

Nous déambulons sans but autour de ces charmantes rues, avant d’atteindre, un peu par hasard, Takeshita Dori (dans le quartier d’Harajuku), rue très prisée des adolescents. La foule y est dense, concentrée autour des stands de crêperies et des boutiques vendant des affiches d’Idols.

La rue Takeshita
Petite rue annexe à la rue Takeshita

Paradoxalement, tout au bout de cette rue s’ouvre l’un des endroits les plus calmes de Tokyo : le bois entourant le sanctuaire de Meiji Jingu, planté en l’honneur de l’Empereur Meiji. On y accède en passant un large torii de bois, ces larges portails censés nous donner accès au monde des esprits. Et c’est tout de suite une autre ambiance. Un gardien discute avec un oiseau perché sur une branche d’arbre, en lui sifflant quelques notes, et le moineau vient se poser sur sa main en chantant (véridique – comme quoi ça n’arrive pas que dans les films Disney).

Le torii de l’entrée du parc, permettant d’accéder au sanctuaire de Meiji Jingu

Nous arrivons au sanctuaire de Meiji Jingu, cœur de la forêt, juste à temps pour assister à une cérémonie de mariage. Un couple traverse la cour, protégé du soleil par une ombrelle rouge, accompagné de prêtres aux hauts chapeaux noirs et suivi par leurs proches portant tous d’élégants kimonos. Tout semble se figer un instant, le temps que cette procession passe. Les touristes les suivent des yeux, pour accompagner de leur regard les mariés dans leur nouvelle vie.

Au déjeuner, nous testons un restaurant d’okonomiyaki, sorte d’omelette au chou à cuire soi-même (le restaurant Sakura Tei). Le serveur nous dépose sur la table la pâte crue, la viande et les différents accompagnements. A nous ensuite de faire notre tambouille pour cuire le tout sur la plaque posée au centre de la table. L’ambiance est au do it yourself cet après-midi.

Okonomiyaki en cours de cuisson

Un tour de métro plus tard, nous ressortons dans le quartier de Chiyo, où se situe le Palais Impérial. Le contraste après Omotesando est rude. Ici, les rues sont complètement désertes, pas âme qui vive dans ce quartier de bureau. Uniquement une série d’impressionnantes avenues à plusieurs voies sans voiture, de bâtiments gigantesques, et de hauts murs cachant sûrement des dossiers confidentiels. Avec le recul, ce n’était peut-être pas le quartier le plus approprié à visiter un dimanche après-midi.

Nos pas nous mènent jusqu’aux alentours du Palais Impérial, où des joggeurs motivés s’entraînent au bord des douves. Arrivés trop tard pour la visite des jardins, nous ne pouvons que l’observer de loin, caché derrière les arbres. Devant les douves du Palais, s’étend une immense place, recouverte de cailloux gris et d’arbres, d’où nous apercevons la skyline de Tokyo. En ce jour de février, il n’y a quasiment personne. Nous sommes au centre de la plus grande ville du monde avec ses quasiment quarante millions d’habitants, et pourtant nous sommes tous seuls.

Perturbés par cette impression d’être les derniers survivants de l’humanité, dans une sorte de remake de Seuls Two, nous reprenons le métro pour nous rendre à un endroit où nous serons sûrs de croiser un plus grand nombre de nos congénères : le quartier d’Akihabara. Pour qui s’intéresse un tant soit peu à la culture manga, et aux jeux vidéo, Akihabara est the place to be. Des étages et des étages de figurines d’animé, de cartes Magic et Pokémon, et d’appareils électroniques en tous genres. Ça clignote dans tous les coins et on se fait alpaguer à chaque coin de rue par des jeunes filles nous tendant des flyers pour leurs maids cafés (cafés où les serveuses sont habillées en uniformes de domestique).

Jeux de grappins à la pelle
Magasin de produits dérivés d’animés
Boutique de rétro-gaming, pour ressortir ses vieilles consoles des années 80

Malgré le dépaysement offert par le quartier, nous décidons de rentrer à Asakusa pour la soirée (ça clignote un peu trop à Akihabara). Au hasard, nous tentons une échoppe de ramen en sous-sol. La commande s’effectue sur une borne automatique, sur laquelle on peut régler le degré de piquant de notre soupe (après ma mésaventure de la veille, je me méfie et je choisis un 1/5 prudent). La machine imprime un ticket que nous remettons à notre serveuse qui revient au bout de quelques minutes à peine, deux gros bols fumants de soupe aux nouilles sur son plateau. Efficace et délicieux.

Asakusa de nuit

Troisième jour – Shimokitazawa sous la pluie et flânerie à Shibuya

Au réveil, c’est la douche froide : il pleut, il pleut, il pleut. Pas question de rater une journée de visite pour autant. Direction le quartier de Shimokitazawa, où nous devrions sans mal trouver un endroit pour nous abriter de la pluie.

L’ambiance de Shimokitazawa est résolument différente de celle des quartiers que nous avons déjà visités. Les magasins sont orientés vers une clientèle jeune et branchée, amatrice de friperies, de café fraichement moulu et de cinéma indépendant. Les rues sont gentiment animées, et pourtant dès que nous nous éloignons un peu de l’artère principale, nous nous retrouvons perdus dans des ruelles résidentielles de petites maisons à un ou deux étages. Des voitures sont garées devant les immeubles, sans que l’on ne comprenne comment elles sont arrivées là, vu la taille des rues.

Scène typique de Tokyo : autel, magasin branché et câbles
Shimokitazawa est le quartier des friperies
Le New York Joe Exchange, friperie la plus branchée du quartier

C’est aussi à Shimokitazawa que j’ai eu l’occasion de vraiment tester pour la première fois la politesse légendaire des japonais. Alors que je prenais une belle rue en photo, une voiture s’est arrêtée à mon niveau. Après vérification, le Monsieur s’est bel et bien arrêté pour que je puisse prendre ma photo tranquille sans voiture. La photo faite, et un échange de sourires et de signe de main plus tard, le voilà reparti.

La photo qui m’a valu un grand sourire et un coucou de la part d’un conducteur

La pluie redouble malheureusement d’intensité et nous fait battre en retraite. Nous poussons la porte d’un petit café, attirés par les plantes en vitrine (et par l’odeur de café et de gâteau). A l’intérieur, il fait chaud, il fait bon et on entend la pluie tomber tranquillement dehors. Un instant de calme inattendu dans la plus grande ville du monde.

Alors que la nuit tombe et que la pluie cesse, nous rejoignons le quartier de Shibuya, célèbre dans le monde entier pour son fameux passage piéton. Après avoir escaladé (en ascenseur), les quelques dizaines d’étages de la tour Hikarie, nous admirons la vue et cette superposition impressionnantes de couches entre rails, routes et passages piétons. Plus que toute autre ville, Tokyo donne vraiment l’impression d’être en 3D. Les occasions de prendre de la hauteur sont nombreuses et l’on ne navigue pas uniquement de gauche à droite au niveau du plancher, mais également de bas en haut entre les immeubles.

Vue sur le carrefour de Shibuya depuis la Tour Hikarie
Salary-man en conférence téléphonique à la Shibuya Scramble Square

Au centre de Shibuya trône la Tower Records, gigantesque tour intégralement dédiée à la musique, devant laquelle un écran géant diffuse des clips de K-Pop en boucle (ce qui fut pour moi une révélation et le début d’une grande histoire d’amour avec ce genre musical, pour le plus grand malheur de mon entourage). Shibuya c’est un peu le centre névralgique de l’entertainement, et peut-être que parmi les jeunes que nous croisons buvant des bières devant les studios d’enregistrement se cachent les futures stars de la pop japonaise de demain.

Pour calmer notre faim après cette journée de balade, nous jetons notre dévolu sur un restaurant de sushis à tapis roulant. Mais pas n’importe quel tapis roulant. Il ne s’agit pas de ceux où les plats défilent automatiquement devant nous, non, non, mais d’un tapis roulant qui nous amène comme par magie directement nos plats à notre table, après avoir passé commande sur une petite tablette individuelle. Les allées du restaurant sont longues et, à voir la quantité de gens qui tapotent sur leur écran, on se croirait plus au casino qu’au restaurant. Sauf qu’ici au moins, on est sûrs de gagner à chaque fois.

A bientôt pour la suite et fin du voyage…

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