Il y a quasiment deux ans, en février 2020, je décollais pour la première fois pour le Japon pour deux semaines, avec pour objectif de visiter Tokyo, Takayama et Kyoto. Nostalgique de ces quelques jours passés à Tokyo, j’ai ressorti mon carnet de voyage pour me replonger dans la découverte de cette ville unique.
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Premier jour – Découverte du quartier d’Asakusa
L’avion décolle, paré pour son long voyage de onze heures. A peine partis que le dîner nous est déjà servi, à base de sushis, prunes marinées et riz, comme un avant goût de ce qui nous attend à l’arrivée. Le Japon, j’en rêve depuis que toute petite j’ai fait mes premiers pas dans l’univers merveilleux de Pokémon, des mangas et du Voyage de Chihiro (c’est ça d’être née dans les années 90). Les kilomètres défilent sur l’écran de bord à une vitesse impressionnante, mais j’ai l’impression que nous n’arriverons jamais.
Lorsque l’avion se pose (enfin) à l’aéroport d’Haneda, notre premier contact avec le sol japonais se fait avec un tapis désinfectant high-tech sur lequel on nous demande de bien vouloir essuyer nos chaussures. Une fois passé le contrôle aux frontières, nous sommes accueillis par le Monsieur du service d’information. Un gentil sourire derrière son masque, il nous explique comment nous procurer la carte Pasmo, le graal de notre voyage (carte magnétique permettant de voyager sur le réseau de transport en commun, très simple d’utilisation : il suffit de charger de l’argent sur la carte et de badger à chaque fois que l’on prend les transports). C’est donc avec les instructions de notre guide improvisé en poche que nous partons à l’aventure. Il est 14h30, heure locale, et notre voyage tokyoïte commence enfin.
Nous arrivons sans encombre à notre point de chute, la station « Asakusa ». Se pose désormais la question de trouver notre logement dans cette ville gigantesque où les rues n’ont pas toujours de nom. Prête à tout, j’avais imprimé un itinéraire si besoin, mais ces précautions se révèlent inutiles puisque l’urbanisme local a déjà résolu le problème : à la sortie du métro, un plan indique l’emplacement de chaque hôtel du quartier (une idée à la fois si simple et si brillante que je me demande pourquoi cela n’existe pas partout).
Le check-in fait et notre (toute petite) chambre prise, nous partons à la découverte du quartier. La première rue que nous découvrons est celle qui longe l’hôtel. J’y prends ma première photo du voyage, découvrant déjà tout ces éléments qui me feront tomber amoureuse des rues de Tokyo: les vélos, les câbles omniprésents, l’architecture sens dessus-dessous et l’agitation que l’on devine derrière chaque porte coulissante.

Nous sommes fin février, et il est beaucoup trop tôt encore pour la floraison des cerisiers (la fameuse saison des sakuras qui s’étend entre mars et avril). Mais de derrière un mur, dépassent timidement les branches bourgeonnantes d’un prunier (ume), les stars de la saison février-mars. Alors que j’essaye de la prendre en photo, un petit chien en manteau d’hiver vient d’un peu trop près me renifler les chaussures (qui ont pourtant été soigneusement désinfectées à l’aéroport). Sa maîtresse se répand en excuse en riant, alors que nous sympathisons avec son petit caniche.
Le quartier d’Asakusa se révèle de plus en plus vivant au fur et à mesure que nous nous rapprochons du temple de Senso-Ji, l’un des principaux temples bouddhistes de la ville. Nous choisissons de laisser tomber le GPS, pour nous perdre dans les petites rues du quartier, entre galeries marchandes modernes et boutiques traditionnelles en bois, afin de chercher le temple à l’instinct (nous n’avons aucun mérite : il suffisait de suivre les personnes en kimono).

Nous arrivons sur la rue Nakamise par la galerie marchande attenante. Tout au bout, on devine le temple de Senso-Ji dont la silhouette rouge se détache sur le ciel d’un bleu électrique. La foule se fait de plus en plus dense alors que nous nous rapprochons. Nombreuses sont les personnes qui font la queue pour pouvoir prier au temple. Nous faisons un pas de côté pour admirer le bâtiment, et sa fameuse pagode à cinq étages, d’un peu plus loin. S. me lit à voix haute tout ce qu’il faut savoir sur le lieu (ou en tout cas, ce qu’il y à en savoir d’après le guide du routard). Un vieux Monsieur s’arrête à côté de nous, les mains croisées dans le dos, et écoute nos explications en acquiesçant avec un sourire.


Légèrement à l’écart, il y a beaucoup moins de monde devant le petit sanctuaire shinto d’Asakusa, situé juste derrière le temple bouddhiste de Senso-Ji. Plus petit de taille, mais pourtant très beau, gardé par une statue de lion, le sanctuaire est très paisible. La petite fontaine située devant le temple, la perspective du temple de Senso-Ji et de sa pagode à cinq étages en fond…Tout ceci ressemble à un rêve qui serait enfin devenu réalité.

La faim qui commence à se faire ressentir, nous ramène à la réalité et nous partons à la recherche de notre premier vrai restaurant japonais. Et ce n’est pas le choix qui manque à Asakusa, mais la timidité du touriste qui ne connaît pas les us et coutumes du pays (et qui ne sait pas déchiffrer les caractères sur le menu) nous ralentit. Nous finissons finalement par pousser notre première porte coulissante et rentrons dans un restaurant, passant sous les rideaux (les noren) qui en marquent l’entrée. Les habitués mangent autour du comptoir de la petite cuisine installée au milieu de la pièce. De la vapeur s’échappe des grandes casseroles sur le feu et le chef passe d’un plat à l’autre avec sa main experte, le tout dans le brouhaha des conversations. Je lui fais signe de la main que nous serons deux pour dîner. Du doigt, il me désigne un escalier étroit au fond de la pièce. L’étage est plus calme et, à l’exception de quelques collègues attablés autour d’une bière, nous sommes seuls. Mon choix se porte sur la soupe de sésame tandis que S. choisit une salade de bœuf au chou. Je manque de m’étouffer tant ma soupe est épicée (la couleur rouge était pourtant un indice assez concordant). Mais une fois ce premier impair passé, je me souviens de cette soupe comme l’un des meilleurs plats de ma vie.

Nous repartons à la découverte d’Asakusa, et alors que nous marchons dans une ruelle mal éclairée, une porte battante, derrière laquelle nous devinons une grande agitation, attire notre attention. Nous passons une tête, et découvrons notre premier « Taito Station », cette chaîne de salles d’arcades répandue dans tout le pays. Il y règne un bruit assourdissant auquel se mêle l’odeur de tabac froid (au Japon, il est interdit de fumer dans la rue, mais il est permis de fumer à l’intérieur). Jeu de pêche numérique, grappins pour attraper des friandises (que l’on pourrait pourtant acheter moitié prix au magasin d’en face, mais soit), Mario Kart et autres jeux de zombies et dinosaures. A peine arrivés que nous naviguons à travers le menu d’un jeu de percussion qui consiste à taper sur de grands tambours en bois au rythme de musiques entraînantes (pour nous, ce sera le générique de Pokémon, forcément).

A peine cet intermède musical terminé, que nous croisons un magasin affublé d’un étrange oiseau, à mi-chemin entre Caliméro et Pingu. Le contenu de ce magasin, qui répond au doux nom de Don Quijote, est pour le moins… déconcertant. On y trouve de tout, et surtout n’importe quoi. Crème de jour aux parfums improbables ? Check ! Costume de Pikachu pour enfant ? Check ! Chips à la fleur de cerisiers ? Check ! Costume de Pikachu pour adulte (mais pourquoi) ? Check ! Le tout noyé sous la musique pop et les jingles publicitaires. L’espace d’un instant, on se croirait dans une étrange dystopie et on regretterait presque le calme relatif du Taito Station.

C’est sur cette note délurée que s’achève notre première journée à Tokyo. Pour en savoir un peu plus sur le quartier d’Asakusa, vous pouvez découvrir un article du blog qui y était consacré.
Et pour la suite du voyage, c’est par ici !
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